top of page
Nos top

Une gynéco ? Plutôt une brute en blanc


Attention ! Ce témoignage parle de :

maltraitance médicale et gynécologique / viol


 

Je me souviens quand j’ai pris RDV pour passer une échographie dans ton cabinet. J’avais des douleurs au ventre, et la peur que le DIU* soit mal posé.

Je n’avais pas voulu aller chez le même gynécologue, par peur de ce dernier, qui n’avait pas été agréable. Tu m’as été recommandée par le médecin généraliste (une femme) que j’avais été voir.


Je me souviens que j’avais mes règles. Je me souviens que dans la salle d’attente, je suis allée enlever ma cup, si jamais tu voulais m’examiner. C’était en milieu de journée, j’avais prévenu le bureau que je serai en retard. Pour avoir un RDV rapidement, j’étais obligée de manquer le travail. Heureusement pour moi, mon entreprise était assez arrangeante.

Quand je suis entrée dans ton bureau, je me souviens d’avoir pris peur en voyant la décoration. Des photos d’enfants partout. Des décos partout. J’imagine bien ça dans les vieux film, avec la mère supérieure qui convoque le petit qui a encore fait une bêtise. Sauf que je n’avais rien fait.

véridique, la photo de son bureau, dispo sur Google Image



Je t’ai expliqué ce qui m’amenait. J’étais un peu nerveuse, du fait de mes mauvaises expériences précédentes, mais je t’ai raconté. Après tout, je faisais confiance au médecin, donc toi.


Je t’ai dit que j’avais mal au ventre. Je t’ai dit que c’était mon deuxième DIU, posé après une IVG. Je t’ai dit que j’étais tombée enceinte avec le premier DIU, d’où mon angoisse. Tu n’as pas pu manquer le tremblement, dans ma voix. Encore fraiche la douleur de la séparation avec machin. Par dessus une fatigue extrême de saignement intensifs dus aux règles. Avec encore en plus un travail prenant.


Tu m’as dit que tu allais m’examiner, qu’il fallait que je me déshabille dans la pièce à côté. Je m’attendais à un toucher, peut-être, mais surtout une échographie, pour vérifier que le dispositif était bien en place.

Tu m’as touchée, oui. Puis tu m’as dit que tu allais passer à l’échographie. Ce que tu ne m’as pas dit, c’est que l’échographie, passerait par mon vagin. Tu as mis du gel sur le membre, et sans me prévenir, tu l’as enfoncé brutalement en moi.

Parce que c’était la fin de mes règles, parce que je ne m’y attendais pas, parce que tu ne me regardais même pas, j’ai eu mal.

Par ce geste, tu m’as violée.

Tu as extrait le machin de mon vagin, tu as enlevé tes gants, et tu t’es retirée dans ton bureau en disant m’attendre. J’ai eu mal, une nouvelle fois. Tu m’as laissée là, sur la table, avec du liquide gel partout sur le ventre, sur les lèvres. C’était froid, c’était gluant. Je n’avais rien pour m’essuyer. J’ai demandé, timidement. Tu m’as répondu de m’essuyer avec le drap de la table d’observation.

Je me suis sentie humiliée, salie.

Tu as commencé à parler de ton diagnostic. Je n’étais même pas en face de toi. Je me suis sentie obligée de me dépêcher, de finir de me rhabiller devant toi, assise à ton bureau. Tu m’as dit que je m’inquiétais pour rien, qu’il n’y avait rien, que c’était dans ma tête. Mais que quand même, le DIU n’était peut-être pas fait pour moi, qu’il y avait un risque. Que si je retombais enceinte avec, il ne faudrait pas me plaindre, que je devais sûrement désirer faire un enfant, au fond.

Je me suis mise à pleurer. Ca ne t’a pas émue. Tu as continué de dire que j'étais irréponsable, tu m’as fait une ordonnance pour une pilule, que je n’ai pas demandée ; toi qui ne connaissais rien de moi.

J’ai fait un chèque en pleurant, et pas pour le dépassement d’honoraires, et je suis sortie dans la salle d’attente, toujours en larmes.


Je ne suis pas retournée à mon bureau cet après-midi là. Je suis allée manger. La nourriture ça m’a réconfortée, un peu.


 

Je suis en colère.

En colère contre cette femme, et ce système qui permet à cette femme d’exercer la médecine (en tout cas ce qu’elle croit en être).


J’ai de la chance, j’ai pu avoir un RDV chez une autre gynécologue, qui m’a examinée, comme elle devait le faire, de manière NORMALE, sans agresser, sans violer. Je suis en colère de trouver cette personne incroyable alors qu'elle n'a fait que son métier. Je suis d’autant plus en bouillonnement que j’ai découvert avec elle que tu m’avais menti.


Oui le DIU semblait adapté, oui il était placé correctement, oui, je n’avais pas eu de chance la première fois avec ce système, qui restait très fiable cependant.


Je lui ai parlé de toi. Elle te connaît. Elle a entendu les personnes qui sont venues chez elle après toi. Elle sait. Mais elle ne peut rien faire. Et elle ne fait rien, à part déconseiller d’aller te consulter. D’autres femmes ont eu des expériences terribles, elles, leurs filles qu’elles ont emmené. Je cite quelques morceaux choisis sur les avis Google : « Je confirme le mépris de cette personne pour la patiente » - « traite comme un bout de viande ausculté à la chaîne » - « ce fut un cauchemar je me suis fait incendier as du tout respecter humilier, pas du tout douce ni agréable au moment du frottis très douloureuse ne m'a rien expliquer à était très brutale j'ai souffert ».


Alors moi je veux faire quelque chose. Dénoncer, raconter, pour que ça n’arrive pas à d’autres personnes, pour que chacun-e se sente en sécurité avec son médecin, en confiance.







*Dispositif Intra Utérin, injustement appelé "stérilet" alors que ne rendant pas stérile. Il peut être "cuivre", ou "hormonal". Vous pouvez retrouver tous les types de contraception ici : http://choisirsacontraception.fr/



Thèmes
Pas encore de mots-clés.
bottom of page